Des restes d'Héloïse et Abélard
désormais au Pallet 

 

Les cercueils contenant les ossements d'Héloïse et d'Abélard ont été transférés, on s'en souvient, au cimetière du Père-Lachaise le 16 juin 1817. Cela n'a pas empêché que des fragments de ces ossements ont été dans les mains de plusieurs personnes dans ce début du XIXe siècle, comme on va le voir. A l'époque romantique, en effet, un véritable culte, quasi-religieux, s'est adressé aux amants célèbres au point qu'on a pu considérer leurs restes comme des reliques de saints. Pour comprendre cette période, Il faut suivre Charlotte Charrier, l'historienne la mieux informée sur ce sujet dans son livre édité en 1933, dont le titre est : Héloïse dans l'histoire et dans la légende.

Le romantisme se construit une figure idéale d'Héloïse et Abélard

Le coup d'envoi d'Alexander Pope
Au Moyen Âge, Héloïse a été "la très sage Héloïse" de Villon. Au XVIIe siècle, Bussy-Rabutin et madame de Sévigné en ont fait une héroïne galante et précieuse. Au XVIIIe, le succès inouï du poème de l'écrivain anglais A. Pope 1688-1744, avec l'Épître d'Eloïse parue en 1717, ouvrait l'ère du préromantisme. Ce poème traduit en plusieurs langues et imité plus de vingt-cinq fois en prose et en vers offrait une excellente pâture aux coeurs sensibles.
"Aux âmes avides d'infortunes amoureuses, de sensualité, d'outrance, de cloîtres gothiques et de sépulcres, les aventures d'Héloïse et d'Abélard offraient un thème de choix."  Charlotte Charrier, Héloïse dans l'histoire et dans la légende, Paris, Honoré Champion, 1933 p.444


Alexander Pope
1688-1744

In these deep solitudes and awful cells
Where heav'ly-pensive contemplation dwells
And ever-musing melancoly reigns
What means this tumult in a Vestal's veins ?
Why rove my thoughts beyond this last retreat
Why feels my heart its long-forgotten heat ?
Yet, yet, I love ! ... From Abelard it came,
And Eloïsa yet must kiss the name.

Début du poème de A. Pope
Dans ces profondes solitudes et ces cellules austères où règnent la contemplation et la méditation du ciel et une mélancolie toujours rêveuse, que signifie ce tumulte dans les veines d'une vestale ? Pourquoi mes pensées s'égarent-elles en dehors de cette retraite ? Pourquoi mon coeur ressent-il des feux si longtemps oubliés ? J'aime, j'aime encore ! C'est d'Abélard que vient cette lettre et Héloïse ne peut s'empêcher d'en baiser le nom.

La traduction la plus prisée du poème de Pope sera celle d'un académicien et poète aujourd'hui bien oublié, Charles Pierre Colardeau 1732-1776. Il publie en 1758 "Lettre d'Héloïse". C'est une adaptation assez lâche de Pope en vers alexandrins. Malgré le ton pompeux et impersonnel de cette poésie, sa langueur, ses circonlocutions élégantes, ses épithètes conventionnelles, les contemporains furent dans le ravissement. Inlassablement, on réimprime Colardeau.
Une très abondante littérature s'ensuivra tout au long du XVIIIe  et du XIXe siècle, peu soucieuse de la vérité historique mais attentive à fabriquer une légende au goût du siècle où le sentiment et les larmes ont la première place.


Charles Colardeau


J.J. Rousseau 1753
par Maurice-Quentin
de la Tour

En 1761  Jean-Jacques Rousseau publie "La nouvelle Héloïse"."

O sentiment, sentiment, douce vie de l'âme, quel est le coeur de fer que tu n'as pas touché, quel est l'infortuné mortel auquel tu n'arrachas pas des larmes."
Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse, partie I, lettre XXVI, in Charlotte Charrier, op. cit. p. 441

Cette nouvelle Héloïse s'appellera Julie et son séducteur, nouvel Abélard, Saint-Preux. Le roman sera sous-titré : "lettres de deux amants habitants (sic) une petite ville au pied des Alpes". Il connaîtra un succès considérable même si le rapport avec l'histoire moyenâgeuse est assez lointain !

Les conséquences d'une exhumation voulue par la Révolution
La Révolution Française avec l'expulsion des religieuses du Paraclet et l'exhumation du 9 novembre 1792 vers Nogent-sur-Seine allait fournir à ce courant romantique, initié par Pope et bien d'autres, des objets quasi-religieux à vénérer : les restes, les ossements d'Héloïse et d'Abélard. Il ne faut donc pas s'étonner que, dès ce moment, "il ait été offert par des anglais, selon Villenave, des sommes énormes, jusqu'à mille écus, pour avoir une seule dent d'Héloïse".
Cette attitude était, à la vérité, nouvelle. Pendant les 650 ans que les corps d'Héloïse et d'Abélard ont reposé en paix dans l'abbaye du Paraclet, jamais les religieuses n'avaient songé à garnir des reliquaires. Elles honoraient pieusement la mémoire de leurs fondateurs mais elles ne les considéraient pas comme des saints : pas de miracle sur la tombe du Paraclet, partant pas de reliques. La grande aventure amoureuse dont Héloïse était l'héroïne, la castration humiliante d'Abélard enfin ses démêlés théologiques avec les conciles de Soissons ou de Sens constituaient autant d'obstacles sérieux.

La grande période romantique
Bien loin de s'embarrasser de ces difficultés, les grands romantiques à partir de 1800 déborderont d'enthousiasme et d'admiration  pour les malheurs des amants persécutés et contraints d'embrasser la vie monastique. La célébration d'un idéal de liberté farouche et d'absolu inaccessible s'alimentera au culte des restes exhumés du Paraclet et transférés dans des lieux parisiens accessibles. Héloïse surtout est l'amoureuse sublime. "Jamais elle n'a oublié, jamais elle n'a consenti à être consolée". Abélard ne sortira pas indemne de cet intérêt toujours renouvelé : on le jugera parfois glacial, pédant, égoïste ou vaniteux. N'est-il pas aussi celui qui a obligé Héloïse à entrer à Argenteuil, religieuse sans vocation ?
Lamartine pourra écrire :

"Lâche à la fois envers l'amour et envers la vertu, Abélard flotta entre deux faiblesses, il n'eut ni la courage de sa passion ni celui de sa gloire."
Lamartine, Vie de quelques hommes illustres, T II, Héloïse, Abélard, in Charlotte Charrier, op. cit. p 500


Alphonse de Lamartine
1790-1869
par Decaisne

Malgré ces réserves, rien n'y fait : un culte du couple amoureux dans l'adversité se met en place : une sorte de canonisation populaire. C'est peut-être chez Alfred de Vigny qu'on peut trouver les pages les plus fulgurantes qui aient jamais été écrites sur l'amante du XIIe siècle. C'est le personnage Stello qui parle, mais c'est le coeur de Vigny qui brûle de passion pour Héloïse :

O Héloïssa ! O Héloïssa ! O Mademoiselle de Montmorency ! Vous parlez, vous aimez, vous priez, vous gémissez comme une vestale, comme une martyre latine enivrée par les Bacchantes ! O sainte ! O amante ! O savante sublime de dix-sept ans ! je vous entends, je vous vois, triple déesse trois fois purifiée par l'expiation du cloître ! Vous ouvrez vos bras au maître adoré qui vous a tout enseigné des choses du ciel et de la terre, vous êtes agenouillée devant lui, vous lui baisez les mains en pleurant. Vigny Alfred, Daphné, in Charlotte Charrier, op. cit. p 506

Il s'agit donc bien d'une nouvelle sainteté : les deux amants deviennent à leur manière des "saints sublimes de l'amour" et leurs  ossements sont des reliques. Dès que ce fut possible, d'abord au Musée des Monuments Français, puis ensuite au mausolée du Père-Lachaise à partir de 1817, on allait pouvoir se recueillir, rêver et pleurer sur leur tombe et, pour certains privilégiés, conserver amoureusement des bouts d'ossements dans un tiroir ou un "reliquaire".
 

Les dons généreux d'Alexandre Lenoir


Alexandre Lenoir 1817
par Jacques-Louis David
musée du Louvre

Le transfert des restes au Musée des Monuments Français

C'est Alexandre Lenoir 1761-1839 qui a obtenu de Lucien Bonaparte l'autorisation de transférer à Paris le 23 Avril 1800 les restes d'Abélard et d'Héloïse qui se trouvaient alors à Nogent-sur-Seine dans la chapelle St-Léger de église Saint-Laurent. Lenoir avait la ferme l'intention de construire dans le jardin du Musée des Monuments Français un mausolée pour y déposer les deux cercueils. Mais ce mausolée n'était encore qu'à l'état de projet. Il lui fallait rassembler les éléments d'architecture médiévale qu'il irait glaner ça et là : à Saint-Marcel-lès-Chalon, à Saint-Denis ... On  ignore pendant combien d'années exactement, sans doute trois ou quatre, ces cercueils sont restés entreposés provisoirement dans le bureau (sic) de l'administrateur du musée.

Les bénéficiaires des cadeaux d'Alexandre Lenoir

Pendant cette période transitoire et peut-être jusqu'en 1816, Alexandre Lenoir puise dans ce trésor que sont les ossements des deux illustres personnages pour faire des cadeaux à ses amis. Charlotte Charrier, qui s'est penchée sur ces épisodes et en a fait un récit très détaillé, a eu connaissance de six cas précis.

  1. En 1801 le citoyen Lesieur sollicite "quelques portions des restes d'Abélard". En 1804 il écrit à Lenoir pour le remercier.
     

  2. Le 6 février 1810 une certaine princesse d'Isenbourg écrivait au généreux Lenoir : "Recevez mes remerciements pour l'intéressant cadeau que vous avez bien voulu me faire des restes d'Abélard et d'Héloïse ... Je les conserverai avec un soin particulier."
     

  3. Le 13 novembre 1831 le chevalier Alexandre Lenoir, qui n'omet pas de décliner sa qualité de créateur et conservateur du Musée des Monuments Français, fait parvenir à un certain monsieur Moët un lettre dûment signée attestant qu'il lui a donné "une portion de la mâchoire supérieure d'Abélard" et "une portion du radius d'Héloïse". Ces restes et le certificat d'authenticité seront encore exposés en 1928 au musée de Bar-le-Duc qui pour finir ne les trouve plus dans son inventaire.
     

  4. Le baron Vivant Denon, 1747-1825, chef hiérarchique de Lenoir, possédait lui aussi des reliques d'Abélard et d'Héloïse comme en témoigne l'inventaire fait après sa mort par ses héritiers.
    Description des objets qui composent le cabinet de feu M. le Baron Denon.  Monuments antiques historiques et modernes, Paris 1826, p. 129, n° 646- Voir plus bas l'encadré:
     

  5. L'imprimeur et éditeur parisien Panckoucke a également bénéficié des largesses de Lenoir. Le reliquaire  en plomb avec une lunule en verre grossier qui aurait contenu un fragment de fémur et un autre d'humérus ainsi que des petits fragments friables et difficiles à identifier provient de chez l'imprimeur. Cet objet était en 1929 la propriété de M. Leroy des Barres, fonctionnaire des services de santé, résidant alors à Hanoï.
    Ci-contre, reliquaire romantique de Panckoucke. Cliché Leroy des Barres, Hanoï
     
    Pour la petite histoire il faut se souvenir que Panckoucke est aussi l'éditeur et l'ami du baron Lemot de Clisson qui se dépensera à fabriquer, en 1813, la grotte d'Héloïse dans son parc italianisant de la Garenne.
     

  6. Villenave, auteur en 1873 d'un travail historique et littéraire servant d'introduction à la traduction française des "Lettres" d'Héloïse et d'Abélard par le bibliophile Jacob affirme à la page 119 :
    "Le fondateur du musée des Monuments Français conservait dans son cabinet des fragments de vertèbres et des dents d'Héloïse et d'Abélard. Il voulut bien partager avec moi ces reliques et me donna un écrit, signé de lui qui constate leur authenticité".

Mais de tous ces cadeaux de Lenoir que reste-il aujourd'hui ? Les moments de ferveur sont passés et les reliques ont disparu : oubliées peut-être au fond d'un placard ou perdues définitivement.

N° 4 - Pour en savoir plus sur ce reliquaire  :
 Vivant Denon, Alexandre Dumas et Philippe Sollers

Les archives de George Sand
Les archives de George Sand, 1804-1876, vont révéler que des reliques d'Abélard et d'Héloïse ont été conservées et qu'une enveloppe les contenant existe au domicile de son héritière, - voir généalogie Sand -Madame Christiane Sand, à Gargilesse, joli village de la Creuse. George a aimé habiter ce village tranquille, loin de l'activité fiévreuse de Nohant, dans une maison achetée par son amant Alexandre Manceau. Cette maison est aujourd'hui un petit musée. Madame Christiane Sand habite non loin de là.
Après avoir sorti délicatement de l'enveloppe ces papiers pliés, 13 cm x 6 cm, jaunis et fragiles, on lit ce qui suit :

Restes d'Héloïse et d'Abélard
recueillis dans le cercueil en 1816
par monsieur Alexandre Lenoir
administrateur du musée
Albert Lenoir fils du
chevalier Alexandre Lenoir a remis
cette note et son contenu à madame
Honoré Lenoir qui me l'a donné.
Saint Pierre, île de la Réunion
Le 17 mai 1860
L. Maillard

La note, c'est un manuscrit au crayon qui décrit les sépultures successives d'Héloïse et d'Abélard depuis le Paraclet jusqu'au Père-Lachaise en suivant le texte d'A. Lenoir dans son ouvrage "Description historique et chronologique des monumens (sic) de sculpture réunis au Musée des Monuments Français". Hacquart, Paris, 1810. La note fait aussi expressément référence à cet ouvrage.
Le contenu, ce sont quelques débris et fragments d'ossements enveloppés dans une feuille de papier jauni, soigneusement pliée avec la mention : Restes d'Héloïse et d'Abélard etc.
Le signataire : Louis Maillard a résidé environ 15 ans à la Réunion, ce qui explique le lieu de signature avec la date du 17 mai 1860.

La famille Lenoir
Albert Lenoir 1801-1891, le fils d'Alexandre Lenoir, paraît être l'auteur de la mention : "Restes ... etc." Il aurait donc bénéficié des prélèvements faits par son père dans le cercueil d'Héloïse et d'Abélard. La date de 1816 est une date qui correspond à ce qu'on sait des sépultures successives. Albert est par ailleurs une personnalité bien connue. Architecte, il a publié entre autres ouvrages "Architecture militaire du Moyen Âge" avec Prosper Mérimée en 1849. Il a été secrétaire de l'École des Beaux-Arts en 1862. Il ne paraît pas vraisemblable qu'il soit allé à la Réunion en 1860.
Honoré Lenoir est un inconnu. Sous toutes réserves, on peut penser qu'il est le frère d'Albert Lenoir, à moins qu'il ne soit son fils. Madame Honoré Lenoir, qui sert d'intermédiaire dans cette affaire, doit être la veuve de l'un ou de l'autre. Pourquoi se trouve-t-elle à la Réunion ce 17 mai 1860, nous ne le savons pas ?    - voir la généalogie Lenoir -

L'entourage de George Sand
Anne Chevereau, Alexandre Manceau, le dernier  amour de George Sand,  Christian Pirot, St-Cyr-sur-Loire, 2002

Louis Maillard
1814-1865 est le personnage clé qui permet de faire le lien entre la famille Lenoir qu'il a connue à la Réunion, comme le prouve la signature ci-dessus, et l'entourage de George Sand. Louis Maillard est né à Verrières-le-Buisson dans l'Essonne le 28-10-1814. Il fut pendant vingt ans agent des Ponts-et-Chaussées à la Réunion. Il publiera en 1862 un ouvrage "Notes sur l'île de la Réunion" qu'il dédiera à George Sand. Il revient de la Réunion peu après la signature du 17 mai 1860 et se trouve en 1861 aux côtés de son cousin Alexandre Manceau, à Nohant, chez George Sand. Il passe quelques jours au château en juillet 1861. Il seconde en 1863 son cousin pour rendre habitable la nouvelle résidence du couple à Palaiseau et faire le déménagement des meubles en 1864. Il se fait le télégraphiste de George Sand pendant la maladie de son petit-fils Marc-Antoine et paysagiste pour l'aménagement du jardin de Palaiseau. Il dîne souvent avec le couple. Il décédera brusquement d'une péritonite le 23 janvier 1865. George qui a assisté aux obsèques civiles et qui a prononcé un discours sur sa tombe sera très affectée par ce décès d'un ami. Anne Chevereau op. cit. 170
Alexandre Manceau 1817-1865 est le cousin de Maillard qu'il a introduit dans la familiarité de la romancière. Mais il est d'abord le dernier grand amour de George Sand. Avec elle il a vécu une vie de couple pendant quinze ans de 1850 à 1865. Il est graveur, homme de théâtre, acteur. Il va s'occuper à remettre de l'ordre dans les papiers de Maillard, après son décès, dans le mois de février 1865. Anne Chevereau, op. cit. p. 171
 Manceau décédera peu après de tuberculose, à Palaiseau, dans les bras de George, le 21 août 1865, sept mois après son cousin Maillard, léguant tous ses biens à George Sand.

Maurice Dudevant-Sand
1823-1889 est le fils très aimé de George. Il est aussi l'instrument de la rencontre entre Manceau qui est son ami et sa mère. C'est enfin la descendance de ce Maurice Sand  qui recueillera tout l'héritage Sand car l'unique soeur de Maurice, Solange Dudevant-Sand, décédera en 1899 sans postérité. L'héritage Sand consiste ainsi non seulement dans celui de George mais en même temps dans ce qui vient de Maillard et de Manceau.

Christiane Sand
Madame Christiane Sand est l'épouse de Georges Smeets-Dudevant-Sand 1911-1970, fils adoptif de Jeanne Claudine Aurore Dudevant-Sand 1866-1961, elle-même fille de Maurice Dudevant-Sand dont il vient d'être fait mention. Elle est donc l'épouse de l'arrière petit-fils de George Sand.
A ce titre, elle est la seule héritière des archives Sand. C'est donc elle qui possédait dans un carton bien rangé la note d'Albert Lenoir et son précieux contenu, les restes d'Héloïse et d'Abélard, le tout authentifié par la signature de Louis Maillard du 17 mai 1860. Ainsi, depuis le Musée des Monuments Français d'Alexandre Lenoir jusqu'au domicile de Madame Christiane Sand à Gargilesse dans la Creuse en passant par l'île de la Réunion il est possible de suivre la trace des documents et des reliques.
Madame Christiane Sand savait l'intérêt que l'Association Culturelle Pierre Abélard portait à cette note et à son contenu. Elle a eu la bonté dans une lettre du 19 juillet 2005 au Président de L'Association Culturelle Pierre Abélard de confirmer qu'elle faisait don de ces restes. Elle souhaitait qu'il puisse en être fait une belle présentation au musée du Pallet où existe une salle consacrée à Héloïse et Abélard.

Des restes d'Héloïse et d'Abélard  au Pallet
Le Pallet, patrie d'Abélard, lieu où Héloïse est venue accoucher de leur fils Astrolabe, peut à juste titre revendiquer l'honneur de conserver des restes d'Héloïse et d'Abélard. Personne n'imagine faire revivre le culte larmoyant ou lyrique des romantiques du XIXe siècle. Mais tout naturellement ces restes seront les témoins de l'amour authentique de deux  amants que ni le crime de Fulbert, ni la séparation, ni le cloître n'ont pu abattre, amour-passion entre "ciel et chair" comme l'écrit Christiane Singer.
Ces restes permettront d'évoquer aussi la richesse de leurs personnalités :

  • celle d'Abélard, intellectuel brillant, le plus célèbre de son temps, philosophe et logicien, théologien toujours en recherche et croyant, "premier homme moderne" selon M-D Chenu o.p.

  • celle d'Héloïse, injustement reléguée dans l'ombre par la notoriété de son mari, mais femme de tête et de coeur, fondatrice et première abbesse d'un ordre qui durera jusqu'à la Révolution, "femme qui compta parmi les rares créatrices de son temps", selon Guy Lobrichon.

Une vitrine au "Musée du vignoble nantais"
Le Musée du vignoble nantais, 82 rue Pierre Abélard, au Pallet, a réservé, depuis sa création, une salle toute entière pour évoquer la vie et l'oeuvre d'Héloïse et d'Abélard. Ce musée moderne est construit à environ cent mètres  du donjon médiéval qui a vu naître Abélard. C'est  tout naturellement dans cette salle que vont désormais reposer les restes mortels offerts à l'Association par madame Christiane Sand.

Le vendredi 27 janvier 2006, en présence du président Poignant, député de la circonscription dont fait partie Le Pallet, des élus locaux, des responsables du musée, de monsieur Guy Demangeau, président de l'Association culturelle Pierre Abélard a eu lieu la présentation et la remise officielle des restes au musée. Une vitrine permet désormais à tout visiteur du musée de les voir.


Restes mortels d'Héloïse et d'Abélard

A l'occasion de cette manifestation des chercheurs et des universitaires, tous spécialistes d'Héloïse ou d'Abélard, tant des français  de Paris-Sorbonne IV, EHESS, des universités d'Avignon, de Tour, de Nantes, qu'aussi des étrangers, allemands, belges, anglais, australiens, ont fait parvenir des messages de félicitation et d'encouragement.

 

Une suite inattendue

En poursuivant ses recherches généalogiques sur la famille Lenoir, l'association culturelle Pierre Abélard allait avoir le plaisir de découvrir d'autres "restes mortels" provenant de la générosité d'Alexandre Lenoir. C'est la suite inattendue qu'il faut découvrir maintenant !

Don de la famille Lenoir-Brissaud
 

Sommaire